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futur petrolier ravitailleur

Le futur Bâtiment ravitailleur de forces

prendra le nom de l’ingénieur du génie maritime « Jacques Chevallier »

L’épidémie de Covid-19 n’aura pas empêché la cérémonie organisée ce 18 mai, pour marquer la découpe de la première tôle du premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de Force [BRF] que la Marine nationale attend maintenant depuis longtemps afin de remplacer ses trois Bâtiments de commandement et de ravitaillement [BCR] de la classe Durance.

« Le remplacement de nos trois pétroliers ravitailleurs actuels avait bien trop tardé. Cette fonction est pourtant critique au sein du groupe aéronaval et plus généralement pour garantir la durée et la résilience de nos opérations navales. […] C’est pourquoi nous avions prévu leur renouvellement dans le cadre de la Loi de programmation militaire, et qu’il y a un peu moins d’un an et demi, nous vous avons confié le contrat pour la réalisation de quatre nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces », a déclaré, à cette occasion, Florence Parly, la ministre des Armées, en s’adressant aux salariés des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. « C’est enfin une immense fierté, car malgré la crise que nous traversons, nous sommes ici, en mai 2020, comme prévu, pour la découpe de la première tôle du bâtiment ravitailleur », a-t-elle souligné.

Pour rappel, dans le cadre d’un marché appelé LSS [Logistic Support Ship], l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] a notifié aux Chantiers de l’Atlantique ainsi qu’à Naval Group un contrat d’un montant de 1,7 milliard d’euros pour la construction de quatre nouveaux pétroliers-ravitailleurs. Et il est prévu que deux soient livrés à la Marine nationale d’ici 2025.

Ce programme, appelé FLOTLOG [Flotte Logistique] a subi les aléas des contraintes budgétaires que le ministère des Armées a connu au cours de ces dernières années… alors que le remplacement des BCR était urgent, ces pétroliers n’ayant pas de double coque [ce qui, dans le secteur civil, les aurait empêché de naviguer…].

Un temps, DCNS [Naval Group] avait planché sur un concept appelé « BRAVE » [Batiment RAvitailleur d’Escadre]. Mais, finalement, la solution retenue repose sur le navire logistique italien A5335 Vulcano, conçu par Fincantieri, qui, par ailleurs, s’est associé avec Naval Group pour former la co-entreprise Naviris.

Dans le détail, les futurs BRF de la Marine nationale seront des navires de 194 mètres de long [pour 27 mètres de large], affichant un déplacement de 31.000 tonnes en pleine charge et mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Ils pourront emporter 13.000 m3 de carburants et 1.500 tonnes de fret. D’une autonomie de 8.000 nautiques, ils seront en mesure de naviguer à la vitesse de 20 nœuds.

Restait à trouver un nom pour ces navires… Et le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck, a proposé de mettre à l’honneur des ingénieurs du génie maritime. Aussi, le premier BRF prendra le nom de Jacques Chevallier.

Polytechnicien né le 28 décembre 1921, Jacques Chevallier a notamment travaillé à la conception et à la réalisation du prototype à terre du réacteur nucléaire de recherche sur la propulsion nucléaire navale à eau pressurisée, à Cadarache.

En outre, M. Chevallier est aussi à l’origine du réacteur nucléaire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe « Le Redoutable ». La construction du premier exemplaire avait été supervisée par l’amiral Bernard Louzeau, qui donnera son nom à une Frégate de Défense et d’Intervention [FDI].

Au cours de sa carrière, Jacques Chevallier a occupé les fonctions de directeur des applications militaires [DAM] au Commissariat à l’énergie atomique [CEA] entre 1972 et 1986, puis celles de Délégué général pour l’armement, jusqu’en 1988. Ce pionnier de la propulsion nucléaire navale en France s’est éteint en 2009.

Les trois autres BRF s’appelleront respectivement « Jacques Stofkopff », « Émile Bertin » et « Gustave Zédé ». À noter que des navires ont déjà porté le nom des deux derniers ingénieurs cité [un croiseur pour le premier et un sous-marin pour le second, ndlr] . « Ces noms, les noms d’ingénieurs du génie maritime qui ont puissamment contribué à placer notre pays à la pointe des technologies navales, sont un hommage à ceux qui ont dédié leur vie à concevoir et à construire les navires qui ont fait de la Marine nationale ce qu’elle est aujourd’hui », a fait valoir Mme Parly.